Montée de haine homophobe en Côte d’Ivoire. C’est le désarroi et l’inquiétude au sein de la communauté LGBT et des défenseur-e-s de leurs droits et allié-e-s. Et pour cause, des cyber activistes tout feu tout flamme distillent des allégations sans source précise incriminant la communauté LGBT et appelant à une traque.
Depuis août 2024, la toile ivoirienne connaît une montée de haine homophobe. Ce qui inquiète au sujet de la sécurité des personnes LGBT. Tout est parti d’un cas de viol présumé sur mineur qui aurait été perpétré par des personnes gay selon des déclarations contenues dans des vidéos , des lives et des panels d’influenceurs sur le réseau social tik tok et abondamment reprises sur Facebook dans le pays. Pour l’heure , pas de communiqué officiel de la Police et du Procureur .
Instrumentalisation à l’approche de joutes électorales
Il est à noter que la vague de haine provient de partisans politiques et fidèles religieux de tout bord. Qui selon son agenda. Des cyber activistes aux positions généralement proches de celles de l’opposition justifient leur levée de bouclier par la politique d’endettement actuelle de la Côte d’Ivoire qui, selon eux, serait à l’origine de la présence de la communauté LGBT sur le territoire. Pourtant, la communauté a toujours existé, et ce, avant la fin du PPTE et le renouvellement des processus de dettes des dernières années. Ces partisans politiques convoquent même dans leurs publications l’élection présidentielle ivoirienne prévue constitutionnellement en 2025.
Ainsi, les élans combinés de stars des réseaux sociaux, de cyber activistes politiques , d’ activistes se réclamant fidèles religieux y compris d’acteurs qui se présentaient généralement comme défenseurs des droits humains ont par effet de contagion réveillé l’homophobie qui sommeillait.
Devant la vague de haine et de fake news, les ministères ivoiriens de la Communication et de la Justice et des droits de l’homme se sont fendu de communiqués l’un après l’autre pour soit rappeler ou parfois se dédire insidieusement sur la question de protection légale contre les agressions en raison de l’orientation sexuelle (Voir les pages facebook desdits ministères).
Sur les réseaux sociaux, des jeunes gay ont témoigné avoir été éconduits par un taximan malgré leur supplications, de peur de se faire agresser.
Du côté de témoignages de mouvements de défense comme L’Initiative Tile avec qui a échangé Lemediacitoyen, il ressort des cas de violence enregistrés.
Dans son préambule, la Constitution ivoirienne affirme que le peuple de Côte d’Ivoire est «profondément attaché (…)à la dignité de la personne humaine». Pour l’heure le Conseil National des Droits de l’Homme n’a pas produit de communiqué.
La Côte d’Ivoire a longtemps été considérée comme un pays de refuge pour la communauté LGBT. Il est important que les autorités rassurent tout le monde. Cela en apportant des éclairages sur le présumé viol et le sort des présumés coupables le cas échéant. Mais aussi en appelant fermement à la retenue pour stopper la vague de haine. Chaque être humain compte.
Nesmon De Laure
Lemediacitoyen.com
Note de la Rédaction: En raison de la violence des contenus vidéos et captures d’écran évoqués dans l’article, la Rédaction se réserve le droit de les diffuser. Toutefois les faits rapportés sont vérifiables. Nous joindre par email via nos adresses sur le site.
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