Féminisme intersectionnel/ L’ appropriation des luttes anti-dettes mise en lumière à Abidjan

 

    Féminisme intersectionel. Autrement le croisement des luttes pour les droits humains ne doit pas occulter les droits économiques de la femme. C’est tout le sens de la 4e université d’été du Comité pour l’Abolition des Dettes Illégitimes (CADTM), coordination Afrique. La rencontre a eu lieu du 25 au 27 juillet 2024 à Abidjan- Cocody.

    Le thème de cette édition est  » Prévenir le scénario des décennies économiques <<perdue>> : regard féministe sur la crise de la dette en Afrique, la nécessaire réforme de l’architecture financière et le régime fiscal mondial. »

    Bintou Ouattara, 7e adjoint représentant le premier magistrat de la commune de Cocody, le maire Jean Marc Yacé a salué l’initiative et souligné la pertinence du thème. Pour elle « c’est une réflexion de haut niveau, menée par des organisations féministes dans nos pays où les pesanteurs sociales et religieuses ont la peau dure. »

    Aussi dans le fond, elle juge l’angle d’autant plus important qu’il traite entre autre de l’impact des politiques financières sur le vécu quotidien des communautés en général et des femmes en particulier. Ainsi a-t-elle déclaré solennellement ouverte l’université d’été du réseau CADTM Afrique.

    Justine Adjovi sociologue, membre de la coordination Afrique du CADTM et participante de l’université d’été s’est exprimé au sujet de la dette et du patriarcat. Selon elle, la dette maintient les femmes dans les mailles du capitalisme et du patriarcat.

    En effet, elle soutient que de multiples inégalités pèsent sur le dos des femmes et pour arriver à mener les défis imposés par la société patriarcale, le capitalisme, elles sont obligées de recourir à des méthodes peu avantageuses pour elles. Elles vont donc s’endetter auprès des micro finances. N’étant pas alphabétisées et n’ayant pas toujours connaissance des clauses des contrats proposés par ces micro crédits, elles vont donc y recourir sans accompagnement technique.

    Aussi elle note que le taux de ces micro crédit étant tellement élevé, les femmes qui y recourent se retrouvent dans des situations davantage précaires et qui ne permettent pas leur autonomie financière. Or leur situation précaire ne leur permet pas d’obtenir des crédits de qualité auprès des banques donc elles se retrouvent piégées dans le système de ces micro finances d’endettement sans fin et de domination. « L’endettement fait des femmes de principales victimes » dénonce-t-elle.
    À cet effet la sociologue propose donc que les femmes soient prises en compte dans les instances de décision. Elle leur conseille également de refuser les emprunts des micro crédits et faire la promotion des tontines.

    Cette édition de l’université d’été réunit 50 participants issus de 10 pays d’Afrique francophone. Parmi ceux-ci, des délégués et membres de la coordination Afrique du CADTM et des membres de la Marche Mondiale des Femmes (MMF). Elle est co-organisée par ces deux organisations.

Delores Pie

Lemediacitoyen.com 

 

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