Changement climatique : Benkadi sensibilise les acteurs du privé et les communautés impactées

 

    Abidjan, 23 juillet 2024- La Convention de la Société Civile Ivoirienne (CSCI), à travers son projet BENKADI, a réuni des acteurs du privé et les communautés impactées par le changement climatique lors d’une rencontre d’échanges.

    Cette activité avait pour but de créer un cadre de dialogue entre ces deux entités en vue de trouver des réponses aux préoccupations des communautés qui subissent les effets néfastes du changement climatique. La rencontre rencontre s’inscrit dans le cadre des activités du projet BENKADI. Un projet mis en œuvre depuis 2021 par la CSCI et qui traite des questions d’environnement en vue d’influencer les politiques publiques en faveur des communautés impactées.

    Cette rencontre a réuni autour de la table les représentants de six villages en l’occurrence Azureti, Assouindé, Guintéguéla, Guézon Taouaké (Bangolo), Taki (San Pedro) et Bagouo (Duekoué).

    Il s’est agi pour les leaders communautaires de ces localités de présenter leurs préoccupations sous forme de plaidoyers afin d’attirer l’attention des chefs d’entreprises sur les effets néfastes de leurs activités sur l’environnement. Le triste constat est le même sur l’ensemble du territoire.

    Pour Akesse Kablan, Secrétaire Général de la chefferie d’Azureti (Grand-Bassam), village situé au sud du pays, la situation climatique est plus que préoccupante pour son village. Il en veut pour preuve « la perte de 75 mètres de trait de côte pour les villages du littoral dont le leur », a-t-il révélé.

    Plus à l’ouest, Mme Dié Georgette, Présidente des femmes de Guézon Taouaké (Bangolo) crie sa détresse. « Notre village est enclavé. Les activités des clandestins qui exploitent la forêt Péko ont aggravé la situation climatique à laquelle nous étions habitués. L’utilisation des herbicides et pesticides ont considérablement appauvri le sol et sont sources de pollution de l’eau et cause de maladies. Les jeunes sont livrés à eux-mêmes et à tous les maux », a-t-elle égrenée.

Participants issus des communautés impactées par le changement climatique
Vue d’ensemble des participants composés de leaders des communautés impactées par le changement climatique et des acteurs du secteur privé

   Même son de cloche, à San Pedro. Le chef Kra du village Taki dénonce avec la dernière énergie l’extraction du sable marin qui favorise une avancée drastique de la mer. Pour lui le projet BENKADI a « permis de faire un plaidoyer pour que cette pratique cesse ».

    Il invite cependant les entreprises qui y exercent à mettre un terme à leur activité pour que le village puisse retrouver une lueur d’espoir parce que dit-il « le flan de la mer est pollué par ces opérateurs entrainant le manque de poissons et mettant à mal la principale activité de pêche pour les riverains », déplore t’il.

    À toutes ses difficultés, Edy Baraud, Président des Associations des Acteurs et Entreprises pour la Transition Bas Carbone et de services eco-énergétiques a salué la résilience des leaders communautaires et des populations en générale.

    Le chef d’entreprise a ensuite préconisé la sensibilisation des communautés dans leur ensemble sur la thématique avant d’énumérer un certain nombre d’actions à mener. Pour lui il faut « adopter une démarche pédagogique climatique dans nos villages, développer les activités touristiques en formant des jeunes à l’effet, l’agroforesterie, l’agriculture climato-intelligente, réaliser des forages alimentés à l’énergie solaire, reconstituer le couvert forestier, développer l’agriculture hors-sol etc. », a-t-il cité comme solution alternative durable.

    Pour terminer les acteurs du secteur privé font un clin d’œil à l’Etat de Côte d’Ivoire, pour eux une « compensation fiscale pourrait inciter les entreprises à s’engager véritablement dans leurs obligations de Responsabilité Sociétale Environnementale (RSE) ».

    Cette rencontre a été présidée par le Président du Conseil d’Administration, de la Convention de la Société Civile Ivoirienne Mahamadou Kouma. Il s’est réjouit de la réussite de l’activité car, à l’en croire, l’objectif recherché qui est de mettre sur la place publique les difficultés des communautés liées au changement climatique et de susciter des actions concrètes en guise de solution a été atteint.

Dofra Sekongo

Lemediacitoyen.com 

 

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