Déguerpissement à Abidjan /Amnesty International exige leur cessation immédiate

déguerpissement à Abidjan
machine broyant tout sur son passage dans le cadre des déguerpissements en cours en 2024 à Abidjan

 

    Déguerpissement à Abidjan – Amnesty International a lancé un appel urgent ce mercredi 14 août 2024 pour mettre fin aux expulsions forcées massives à Abidjan. L’organisation dénonce des violations graves des droits humains et exige des garanties pour protéger les personnes touchées.

    Dans un communiqué paru ce jour, l’ONG a réclamé la suspension immédiate des expulsions. Cela jusqu’à ce que des mesures adéquates soient mises en place pour protéger les droits des individus concernés.

    Depuis le début de l’année 2024, des dizaines de milliers de personnes ont été expulsées de force de plusieurs quartiers d’Abidjan, notamment Gesco, Boribana, Banco 1 et Abattoir. Amnesty International constate que les expulsions ont laissé de nombreuses familles sans abri. De même, des écoles et des commerces ont également été détruits. Ce qui prive des enfants et des jeunes de leur droit à l’éducation.

« Les autorités ivoiriennes doivent immédiatement garantir les droits des dizaines de milliers de personnes expulsées », a déclaré l’organisation. Selon l’ONG, le manque de soutien et de solutions proposées aux personnes touchées par ces expulsions constitue une violation flagrante de leurs droits fondamentaux.

    En outre, elle dénonce l’usage excessif de la force lors des opérations d’expulsion, rapporté par une vingtaine de témoins. Selon le droit international, les expulsions doivent être menées dans le respect de la dignité des personnes concernées, en évitant le recours excessif à la force. Amnesty International a rappelé que toute utilisation de la force doit être strictement nécessaire, proportionnée et conforme aux normes internationales en matière de droits humains. Ce selon le Code de conduite des Nations Unies pour les responsables de l’application des lois et les Principes de base des Nations Unies sur le recours à la force et l’utilisation des armes à feu.

    Samira Daoud, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, a déclaré : « Nous demandons aux autorités de mettre immédiatement un terme aux expulsions forcées à Abidjan pour prévenir toute violence et de veiller à ce que les personnes dont les droits ont été violés aient accès à la justice et à des voies de recours effectives. Nous leur demandons également de mener une enquête rapide et impartiale sur les allégations de recours excessif à la force, et de traduire en justice les personnes soupçonnées d’en être responsables. »

    Le 25 juillet, Amnesty International a adressé une lettre au Premier ministre ivoirien, lui offrant l’opportunité de répondre aux préoccupations soulevées dans cette déclaration. À la date du 5 août, aucune réponse n’avait été reçue de la part des autorités ivoiriennes.

    L’appel d’Amnesty International survient dans un contexte de tensions croissantes à Abidjan, où les expulsions forcées continuent de susciter des inquiétudes quant au respect des droits humains et à la situation des personnes déplacées.

Delores Pie

Lemediacitoyen.com

 

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